Exposition d'Alain Alquier à la CCI Pau Bearn
Alain Alquier est né à Tarbes en 1947.
Diplômé des Beaux-Arts de Toulouse.
Artisan photographe ; peintre depuis toujours.
Il habite et travaille à Pouydraguin (Gers).
D’expositions de peintures en expositions de photographies, il a sillonné la France : de galeries en Centres Culturels et Foires d’Art Contemporain, de Monastères en Abbayes.
Aller à l’essentiel… Pour un peintre, c’est volontairement s’en tenir seulement à la couleur sur la toile. Il faut du temps, du métier et beaucoup de renoncements. " Le peu est suffisant " dit Alain Alquier.
Questionner la couleur, le geste qui l’étale et avec ça, créer un monde personnel dans lequel le regardeur entrera. C’est une promenade intime pour qui veut bien se laisser porter par cette mystérieuse alchimie de pigments, d’encre et de liants.
Pas d’images, pas d’anecdotes. Il n’y a rien à voir, mais beaucoup à regarder.
Seulement de la couleur, fluide et diluée qui se structure en larges bandes verticales selon une gestualité ample et déliée qui engage tout le corps dans un mouvement souple, lent et ascendant.
Opaques ou translucides les plages colorées s’adossent ou se chevauchent, se mêlent, s’enlacent et fusionnent.
Ce sont des espaces immatériels d’ombre et de lumière, sans limites ni fin. Une sensation d’infini. Ils s’ouvrent et se ferment, se tendent, se gonflent, se fissurent. Les lisières sont franches, ou bien elles se brouillent et se diluent. Les dessous affleurent ou se glissent entre les transparences ; la lumière monte des profondeurs, s’insinue à travers des glacis, et déborde en traînées qui s’effilochent. Parfois un éclair déchire l’espace jusqu’à l’éblouissement, parfois c’est une lueur qui tamise la surface. La couleur se fait voile, légère et transparente, ou bien tombe en rideau, diaphane et lactescente. Des bleus saturés s’unissent à des noirs caverneux, des bleus céruléens voilent de pourpres sombres ; des blancs opalins avivent des terres d’ombre. La couleur suinte, pleure, s’étire, se contracte. Elle vit. Elle respire au rythme de la musique qui envahit l’atelier et éclaire la nuit d’une aube toujours naissante. C’est un espace calme et paisible qui contredit le tumulte et l’agitation de la vie tourmentée et impatiente ; où la sensation du temps qui passe s’oppose au zapping des images qui déferlent devant nos yeux aveuglés. C’est un îlot de silence qui s’oppose au bruit et à la fureur qu’encaissent nos oreilles. C’est un lieu de respiration et d’apaisement dans lequel on peut entrer sans frapper pour méditer sur son rapport au monde, à condition d’ouvrir la porte et de se laisser porter par la peinture.
Anto Alquier